Creating learners.

Kersty et Aurore fières de représenter leur pays avait un certain potentiel pour l’athlétisme.” Depuis, Jason a intégré le centre d’entraînement de Réduit, où il se rend trois fois par semaine. Au-delà de ces performances qui se démarquent, Joyce Lamarque fait ressortir que l’intégration de chaque enfant, que ce
soit au niveau social ou dans le circuit professionnel, demeure la priorité du centre. “La première chose que les jeunes nous demandent quand ils arrivent ici, c’est : est-ce qu’ils vont repasser l’épreuve du CPE? Je sens que pour eux, le CPE est un blocage.” La responsable du DLD Teen Hoperépond par la négative. Ce qui ne veut pas dire, pour autant, que l’apprentissage académique n’est pas au programme du centre.
Les jeunes sont suivis selon leurs niveaux, en s’appuyant sur le matériel pédagogique du réseau ANFEN (voir hors-texte).

Soutien. La peinture, la cuisine, la vannerie, le sport, l’informatique, des cours d’éducation à la sexualité composent également l’emploi du temps des stagiaires. L’école peut accueillir 38 garçons et filles de 11-16 ans au maximum, sous la responsabilité de deux enseignantes permanentes et d’une volontaire, présente trois fois par semaine. Au bout d’un parcours de 4 ans, les jeunes sont canalisés vers une filière professionnelle de leur choix. “Il faut dire que nous devons beaucoup à nos sponsors, la Fondation Espoir et Développement (FED) et le groupe Currimjee. À travers son programme Employabilité Jeunes, la FED
a permis à plusieurs jeunes d’effectuer des stages ou de trouver de l’emploi dans l’hôtellerie. La Fondation
Lagesse paie le salaire des enseignantes.”

Outre l’aspect professionnel, les jeunes reçoivent également une formation pour la vie. “Beaucoup de
jeunes viennent de milieux sociaux difficiles. Nous avons un psychologue d’ANFEN pour les encadrer. C’est un aspect très important.”

DLD Teen Hope ne pourrait exister non plus sans le soutien du Noyau Social de Cité La Cure, qui gère
l’école depuis 11 ans. Il ne pouvait y avoir de plus vibrant hommage à Dolly Lamarque-Duc (DLD), qui
donne son nom à l’école. Celle-ci était, en effet, l’instigatrice du projet. Mais elle est décédée avant
d’avoir pu le concrétiser.

Statistiques d’ANFEN

Le DLD Teen Hope fait partie du réseau ANFEN (Adolescent Non Formal Education Network)
qui comprend 16 centres. Dans son exercice d’évaluation pour l’année 2006-2007, ANFEN
note un taux de réussite de 58% au CPE pour l’ensemble de ses centres. En effet, certains centres préparent les jeunes ayant le potentielà passer l’épreuve du CPE une nouvelle fois. Pour la rentrée 2007, les centres d’ANFEN ontenregistré 311 admissions. Parmi ces nouveaux élèves, 24% sont complètement analphabètes, 49% peuvent lire et écrire avec difficulté et 27% atteignent la moyenne. 39% d’entre eux ont échoué au CPE en deux occasions; 13% ont échoué au CPE une fois; 20% ont abandonné l’école avant le CPE; 7% ont fait une année de prévocationnel (prévoc), ou moins; 5% ont fait une ou deux années au prévoc; 8% ont fait deux ou trois années au prévoc, et 8% ont déjà fréquenté d’autres centres d’ANFEN ou le secondaire. L’exercice révèle que les principales raisons d’abandon au prévoc sont: la distance, le
manque d’intérêt de l’enfant, le manque d’attention et de suivi individuel de la part du personnel enseignant, le manque de discipline, l’absence de progrès académique, entre autres. Ceux qui n’ont pas refait le CPE évoquent un “unfriendly atmosphere” entre profs et élèves; des problèmes financiers; le choix des parents qui réalisent que les enfants ne réussiront pas l’épreuve et l’étiquette de “Super U” voulant dire qu’ils sont incapables de réussir. Parmi les causes qui font qu’on abandonne l’école avant le CPE, on relève: des problèmes familiaux; le manque de suivi des parents; des problèmes financiers; des échecs continus aux examens; des problèmes de santé; la garde des petits frères et sœurs; l’absence de confiance parce qu’ils sont lents à apprendre, et le désir des parents de leur faire apprendre un métier.
Finalement, les raisons qui amènent ceux qui quittent le prévoc aux centres d’ANFEN sont: l’absence de progrès académique; l’absence de développement personnel; le fait d’être brutalisés par les autres enfants parce qu’ils sont illettrés; le manque de motivation; les classes surchargées; l’insatisfaction par rapport aux méthodes d’enseignement; le désir de prendre part au CPE à nouveau; le souhait d’apprendre
un métier et le changement d’adresse.

2 – 8 mai 2007 Week-End Scope 9

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